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Rencontre
avec Pierre
Pierre
est gendarme, pourtant il ne fait pas le gendarme car il s’occuppe
du bar des gendarmes. Depuis sa plus tendre enfance il possède
sur la poitrine, la trace du lait trop brulant d’un chocolat
infantile et il profite de son séjour à Tahiti pour
transformer sa cicatrice en œuvre d’art. |
La dépêche Dimanche : Vous venez tout juste de
recevoir sur la poitrine, un tatouge qui représente deux
fleurs ; comment cela s’est-il passé ?
Pierre : Très bien, je pensais que cela était
douloureux, je pensais que cela était dangereux pour la santé
et je suis rassuré dans les deux cas. Je m’attendais
à une épreuve quand cela n’a été
qu’un formalité.
Bien sûr ça pique un peu, oui, à un moment cela
à même été désagréable,
mais très peu de temps.
Le pire ça a été au début, après
on se détend et on a plus mal. Pourtant quand ma femme viendra
me rejoindre, je lui conseillerai de s’en faire faire un,
car je sais que ‘est parfaitement supportable.
La dépêche Dimanche : Pourquoi un tatouage sur
cette cicatrice ?
Pierre : J’avais quatre ans quand j’ai été
brûlé, et quarante sept ans plus tard, je décide
de me faire un tatouage, deux fleurs rouges. En fait l’idée
vient de ma femme, elle a acheté le guide de Tahiti et ses
îles, et a appris qu’à Tahiti on savait bien
faire les tatouages, elle m’a dit : pourquoi pas un tatouage
sur la poitrine ?
La dépêche Dimanche : Votre réaction ?
Pierre : Ce qui m’est immédiatement venu à
l’esprit quand ma femme a parlé de tatouage, c’était
une fleur, cela a été évident, une fleur ou
deux je ne savais pas encore.
Pour moi la fleur représente ma femme, ou les femmes, car
je les aime toutes, mais ma femme par dessus toutes les autres.
Ce tatouage est mon cadeau pour elle, pour nos trente deux années
de mariage. Maintenant, chaque jour elle verra écrit sur
ma poitrine ce je t’aime que je lui dis avec des fleurs éternelles.
La dépêche Dimanche : Pourquoi deux fleurs ?
Pierre : Oh, je ne sais pas mais c’est sans doute avec
la deuxième fleur que l’on commence un bouquet.
Bernard
Lompré |