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Rencontre
avec Mickey
Mickey
est originaire de Salon de Provence, il est sur le territoire pour
rendre visite à des amis, et il porte sur la poitrine un
vieux tatou représentant un cœur. Ces amis lui avaient
parlé de Chimé, malheureusement Chimé étant
absent du territoire, ils se sont mis à la recherche d’un
autre artiste car Mickey ne voulait pas repartir sans un tatou polynésien.
C’est ainsi qu’ils ont rencontré Susana lors
d’une de ses démonstration au Chinese Café du
Petit Village à Moorea.
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La dépêche du dimanche : Vous avez profité
de votre séjour pour recouvrir par un tatou polynésien
un vieux tatou, pourquoi cette attitude ?
Mickey : Le cœur que je portais ici a été
fait il y a très longtemps, je devais avoir quinze ou seize
ans.
A cette époque je voulais être tatoué pour montrer
à celle que j’aimais que mon amour pour elle était
éternel.
La dépêche du dimanche : et bien évidemment
vous changez de tatouage car vous avez changé de compagne ?
Mickey : Mais absolument pas, c’est toujours la même
personne, et elle est ici à mes côtés, je veux
faire recouvrir ce cœur pas pour l’effacer car il restera
toujours avec moi, mais pour avoir une marque plus esthétique,
plus artistique, qui aura la même signification.
La dépêche du dimanche : Mais alors pourquoi
ne pas conserver ce tatou et en faire un autre sur une autre partie
du corps ?
Mickey : C’est l’emplacement que j’aime,
et, pour moi un tatou est d’abord de l’art.
Mon ancien tatou était un peu rustique à mes yeux,
les tatous polynésiens son tellement beaux que, en arrivant
ici, j’ai immédiatement pensé à faire
refaire le cœur qui a bien perdu d’éclat et de
couleur.
La dépêche du dimanche : Vous avez apporté
chez la tatoueuse, le livre « Tatau » et quelques
dessins, comment cela s’est-il passé ?
Mickey : Les différents dessins, que j’ai fait
pour montrer à Susana l’esprit de ce que je voulais
ont été inspiré de cet ouvrage.
Je pense qu’il y a une grande carence sur le sujet, nous avons
cherché partout de la documentation pour connaître
l’origine et la signification des tatous, en vain.
Pourtant nous aurions beaucoup aimé trouver quelque chose
qui explique clairement chaque motif et comment les organiser.
Nous avons aussi appris qu’à l’OTAC il existe
un livre en allemand mais aucune traduction, c’est bien décevant.
Heureusement, quand nous avons été face à Susana,
ele nous nous a expliqué qu ‘il ne fallait pas
faire de mélange entre les différents tikis. Certains
types de bouches doivent être associés avec certains
yeux, alors que dans mes dessins j’avais un peu tout mélangé.
Mais nous sommes parvenus à un dessin homogène, en
prenant une partie de mon dessin et en choisissant dans son cataloue
une autre partie, nous sommes ainsi parvenus à un ensemble
cohérent qui sera absolument unique dont je suis très
fier.
B. Lompré
4ème
loi du tatou :
Ne pas tatouer les mains et le visage.
Il se peut que vous soyez appelé à voyager hors de
Polynésie, si vous ne pouvez pas masquer tous vos tatouages
avec des vêtements, à l’étranger ils pourront
être cause de trouble ou de difficultés.
Si le bonheur de vivre des polynésiens est basé sur
la tolérance et le respect de tous, ce n’est pas le
cas de nombreux pays où le tatouage peut être extrêmement
mal perçu, multiplié par le facteur de l’intolérance.
Cette loi ne s’applique pas toujours aux danseurs ou gens
du spectacle où ces tatouages font partie de leur costume,
bien que cette restriction soit encore discutable. |