Rencontre avec Jean louis et Linda Voyage en Polynésie pour
un tatou
On
ne vient pas toujours à Tahiti pour son climat et la beauté
de ses îles. D’autres motivations peuvent pousser au
déplacement, comme le prouve l’histoire de ce couple
venu se faire tatouer.
Quand Jean Louis (la quarantaine) était jeune adolescent,
son père, marin, lui avait rapporté de Tahiti, une
image de Tiki. Plus tard il a apporté cette image à
un bijoutier parisien qui lui en a réalisé une copie
montée sur une bague.
Cette bague est l’emblème de son père, et il
ne la quitte plus, par contre il ne sait plus où se trouve
l’image originale.
Puis, un jour, à Paris, en parlant avec ses collègues,
il a appris l’existence de Chimé à Moorea et
a décidé de venir pour recevoir son tatou.
Il est venu, a montré la bague à Chimé qui
le lui a tatouée sur l’épaule. C’était
en février 95.
|
l est revenu, accompagné, pour la même raison
Plus
tard Jean Louis rencontre Linda et ils décidèrent
de partir en voyage de fiançailles. Voici quatre ans que
Linda rêvait d’avoir une petite tortue tatouée.
C’est ainsi qu’ils décident de revenir en Polynésie
pour que Jean Louis fasse retoucher son tatou dont l’éclat
avait terni et qu’il voulait entourer d’un soleil et
Linda pour recevoir son premier tatou.
Arrivés
ici, quelle ne fut pas leur consternation en apprenant que Chimé
n’était plus ici, mais en Europe.
Après mûres réflexions, ils se rendent compte
qu’en fait que ce n’était pas Chimé qui
était le point majeur de leurs motivations, mais bien le
fait de recevoir un tatouage en Polynésie.
Un
autre tatoueur
Ils
se mettent à la recherche d’un autre tatoueur qui s’est
fait un plaisir de satisfaire leurs demandes.
Jean
louis raconte encore : « ce pays est merveilleux
et je veux en conserver un souvenir ineffaçable, cette bague,
je peux la perdre, par contre, mon tatouage est pour toute la vie
et c’est pour ça que je suis venu en février
ici et c’est pour le tatouage de Linda que nous avons choisi
cette destination actuellement. On rencontre des gens vraiment formidables
ici. »
Linda prend la parole : « en quatre ans à
la recherche d’un tatoueur, je suis rentrée dans pas
mal de studios parisien et c’est triste, ce n’est pas
comme ici. Quand je voulais un dessin original, ils ne voulaient
pas me faire d’études, par contre quand j’ai
vu le dessin que le tatoueur a fait pour moi j’ai immédiatement
craqué, j’ai eu l’impression que c’est
ça que je cherchais depuis quatre ans. Nous avons rencontré
aussi des bijoutiers qui travaillent l’or, près de
l’aéroport de Moorea, dès que nous avons parlé
un peu, le bijoutier a tout de suite compris ce que je voulais.
On rencontre des gens vraiment formidables ici, ils vous comprennent,
on se sent aimés, ce n’est pas comme à Paris. »
La
grandeur du tatouage polynésien
Au
premier voyage, Jean Louis est venu à la recherche d’un
maître et non pour le site.
Au second voyage, le maître était absent, ils ont persévéré
dans l’idée du tatouage car c’est en fait le
but profond de leur déplacement.
Jean Louis raconte : « le travail polynésien
du tatouage à main levée où chacun a une œuvre
originale, possède une valeur artistique étonnante.
En occident, quand vous désirez recevoir un tatouage, vous
serez reçu dans une boutique sans charme ressemblant à
une salle de soins hospitaliers. Par contre, se faire tatouer, allongé
dans une chaise longue sous un cocotier au bord du lagon, représente
un vécu unique et inoubliable. »
Tatou
polynésien : des parures de rois
« D’autre
part, rajoute Linda, les tatous occidentaux stéréotypés,
sont de mauvais goût, sortis depuis peu des prisons ou des
quais de marine marchande, ils ont un charme discutable. Les tatous
polynésiens sont beaux, issus des parures de rois, de nobles
et de gens puissants, ils ont conservé ce mana, ce pouvoir
magique qui fascine. » Par contre, pour Jean Louis :
« Le tatou est une promesse définitive, comme
un mariage, il est lié à l’inconscient, il fonctionne
avec la séduction, le coup de foudre et l’irrationnel.
Le tatouage polynésien est unique au monde, il est la spécificité,
la différence et la base profonde de la culture polynésienne.
Bernard
Lompré.
|