 |
Rencontre
avec Go
Go
est un surnom qui lui vient de son enfance, il est appelé
sur le territoire pour faire son service militaire.
En service à Mururoa, il dit, en riant, que c’est le
Club Med là bas, il y a tout pour les loisirs et une vie
agréable, mais le boulot c’est sérieux.
Il profite ainsi au maximum des activités comme la voile,
la plongée, la pêche hors du lagon et du ski nautique.
Mais il dit qu’il ne connaît aucun tatoueur sur le site.
Et c’est ainsi qu’il profite d’une permission
pour venir se faire tatouer. |
La dépêche Dimanche : Comment vous est venu
l’idée d’avoir un tatou ?
Go : Cela fait très longtemps que m’est venue
l’idée d’avoir un tatou, mais en France je ne
savais pas quel motif ni quel emplacement choisir, c’est pourquoi
je n’en ai pas fait là bas.
La dépêche Dimanche : Mais pourquoi un tatou ?
Go : c’est pour marquer ma différence, je pense
différemment, je vis différemment, et je veux marquer
ça.
A Cannes, je suis rentré dans une boutique de tatouages avec
un ami qui en voulait un, pour l’accompagner, mais je n’ai
rien trouvé qui me plaisait, j voulais quelque chose de différent
et ici je l’ai trouvé.
La dépêche Dimanche : Et pourquoi à
Moorea ?
Go : Je suis venu déjà deux fois à Papeete,
je suis allé à la recherche de tatoueurs, mais la
seule image d’avoir à rentrer dans un immeuble m’a
repoussé, ce n’est pas la Polynésie ça.
Moorea c’est calme et agréable, on se sent détendu,
c’est une question d’ambiance.
La dépêche Dimanche : Est-ce que ça vous
a fait mal ?
Go : Non, ça pique tout simplement.
Quand j’étais adolescent, je faisais pas mal de sports
de combat où l’on apprend à contrôler
sa douleur, pendant le tatouage, j’ai fais la même chose,
j’ai contrôlé cette douleur et je l’ai
transformée en sensation de froid.
La dépêche Dimanche : Quel est votre principal
sentiment après avoir reçu ce tatouage ?
Go : j’étais content, j’étais très
content, j’ai fais attention de ne pas le salir, et quand
j’ai pris ma douche je l’ai savonné tout doucement
en lui parlant, ça fait vraiment plaisir, je ne sais pas
trop comment le dire…
Et puis mon tatou est signé, c’est un charme en plus,
quelque chose de chouette, je porte vraiment une œuvre d’art.
La dépêche Dimanche : Vous sentez-vous un
homme différent maintenant que vous avez reçu votre
premier tatou ?
Go : Non pas du tout, je n’ai absolument pas changé
perce que j’ai un tatou, c’est simplement quelque chose
qui symbolise mon passage en Polynésie.
Quand je suis arrivé sur le territoire, je ne connaissais
rien d’ici, mes premières impressions ont été
les odeurs de fleurs et les gens tatoués, j’ai trouvé
ça magique.
Mon tatou, c’est prendre un peu de la magie d’ici avec
moi.
C’est un peu comme quand j’étais en Egypte, où
j’ai rencontré une autre mentalité, un autre
art de vivre, l’accueil incroyable des musulmans, j’en
ai rapporté de nombreux souvenirs que je collectionne chez
moi.
Mon tatou Polynésien, c’est un souvenir d’ici,
dans trois mois je rentre en France, mais avec ce tatou, j’aurai
chaud au cœur tout le reste de ma vie.
Bernard
Lompré |