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Rencontre avec Manault
Originaire
de Dole dans le Jura, Manault est chauffeur routier, en vacances
en Polynésie, il s’est fait tatouer un lézard
sur la cheville, mais un lézard avecune tête de tiki
gravée su le dos.
Manault semble un personnage complexe. |
La Dépêche Dimanche : Pourquoi un tatou ?
Manault : il y a très longtemps que je voulais un tatou,
mais je n’ai jamais trouvé l’opportunité
de le faire en France car je voulais quelque chose de bien précis
et je n’ai trouvé personne qui m’en fasse le
dessin.
C’est aussi pour une question de mode, dans mon métier,
tous les chauffeurs ont un tatouage et j’en voulais un aussi.
La Dépêche Dimanche : Vous vouliez quelque chose
de bien précis ?
Manault : Je voulais un clown qui pleure et qui jongle avec
deux boules l’une qui représente le Yin Yang et l’autre
qui porte le signe de peace and love. Cela représente ma
part de folie, qui est capable du meilleur comme du pire.
La Dépêche Dimanche : Vous avez reçu
un tatou en forme de lézard, ce n’est pas du tout un
clown ça !
Manault : Je voulais absolument un motif polynésien
pour marquer mon passage et ce lézard lui-même, tatoué
d’une tête de tiki, est suffisamment délirant
pour exprimer la même chose. Et puis quand j’ai vu le
dessin du lézard dans le catalogue, j’ai tout de suite
su que c’était lui qu’il me fallait mais j’ai
voulu aussi le modifier pour qu’il me soit absolument personnel.
Je ne supporterai pas d’avoir un tatou stéréotypé.
La Dépêche Dimanche : Quels sentiments avez
vous ressentis au cours de la séance de tatouage ?
Manault : J’ai eu mal, très mal, pendant toute
la séance, j’ai eu peur aussi, je me demandais si ce
tatou allait être bien réussi, s’il allait bien
m’aller si il allait être de la bonne dimension. Ce
n’est pas évident à décrire comme sensation,
c’est electrique, ça rentre tout droit jusqu’au
cerveau.
La Dépêche Dimanche : Cette expérience
a semblé éprouvante, est-ce votre dernier tatou ?
Manault : Mais non, bien au contraire, je pense déjà
au prochain, et puis cette douleur se grave dans ma mémoire
autant que l’encre se grave dans ma peau.
La Dépêche Dimanche : Mais vous n’aurez
pas toujours un studio au bord du lagon pour vos prochains tatous ?
Manault : Il n’y a pas que les paysages physiques qui
m’attirent, si mon prochain tatouage se fait dans un studio
occidental, je trouverai bien quelque chose pour le transformer.
Pas l’alcool bien sûr, car ce n’est pas bon pour
les tatouages, mais d’autres substances, ça peut être
vraiment délirant.
La Dépêche Dimanche : De quelles substances parlez-vous ?
Manault : Ca pourrait être du cannabis mais il y a beaucoup
d’autres possibilités, mais ne posez plus de questions
sur ce sujet, c’est beaucoup trop personnel.
La Dépêche Dimanche : Quelle est pour vous la
signification de ce lézard ?
Manault : Tout d’abord il est comme le lieu où
je l’ai reçu, Moorea ça veut dire lézard
jaune et cela a compté dans mon choix.
Mais bien plus que le moif c’est sa position qui compte, regardez
comment il monte sur ma cheville, il est comme moi, c’est
l’ascension, il monte, il apprend des choses.
Dans la vie il faut toujours découvrir, voyager, aller voir
plus loin, aussi bien dans les loisirs que dans le travail, c’est
comme ça que je suis ici, et c’est comme ça
que mon lézard grimpe sur ma cheville.
Bernard
Lompré |