Apres 25 ans de tatouage, bernard lompre se dédie a la peinture d'art

Erik Lompré dessine votre futur tatouage

Dessin psychographique

Ethnologie – Partie 1

Première partie… Quelles bases? Quelles fiabilités?

 

Sur quelles bases, une Ethnologue de Hawaï prépare une thèse de recherche sur le tatouage Marquisien?

 

Les éléments disponibles:

 

Trois explorateurs russes, Krusenstern, Langsdorff, et Lisianski, furent les premiers à donner des illustrations et des descriptions détaillées, au moment de leurs observations peu après 1800. En plus de leurs descriptions éthnographiques détaillées, ils ont apporté une demi-douzaine d’illustrations de Marquisiens entièrement tatoués.

 

Les descriptions dignes d’intérêt, par la suite, furent les écrits de Edward Robarts qui immigra aux Marquises en 1799. Robarts n’était pas un grand dessinateur, mais ses textes sont intéressants. Son journal apporte une vision plaisante et même divertissante de la vie marquisienne, incluant une bonne quantité d’informations sur le tatouage.

 

La rareté des sources informatives:

 

Bien que de nombreux explorateurs aient visité les Marquises, durant le dix neuvième siècle, les illustrations concernant le tatouage sont rares et éparses.

 

Il a fallu attendre 1896 quand Karl von den Steinen visita les îles avec une attention toute particulière pour l’art. En 1925, von den Steinen publie trois ouvrages en allemand sur l’art aux Marquises, l’un d’entre eux est exclusivement dédié au tatouage. Ce travail de von den Steinen est la plus complète référence sur ce sujet, pourtant il reste encore à le traduire, c’est pourquoi, ces ouvrages sont largement ignorés par les chercheurs américains. D’un autre côté l’ouvrage de Wilowdean Handy est plus souvent consulté sur le thème des arts Marquisiens. Pourtant cet ouvrage n’est basé que sur ses observations datées de 1922.

 

En bref:

 

Historique des éléments les plus marquants pour l’étude de l’art Marquisien, depuis les découvertes par les Occidentaux, des îles du Pacifique.

(1690) Premier insulaire tatoué présenté au monde occidental.
(1796)Premier blanc tatoué aux Marquises: Cabri,
Journal de Edward Robarts
Premier relevés ethnographiques des arts marquisiens.
(1896) Étude de Von Steinen. (pas encore traduite).
Étude de Wilowdean Handy (existe en Français)
(1996) Reconnaissance de l’art du tatouage; une mode mondiale.

 

Différents travaux universitaires en cours…

 

Pourtant, face à tellement peu d’éléments pour comprendre et modéliser le souvenir de ce qu’à pu être l’art traditionnel, le chercheur comme Tricia Allen va à la recherche de différentes sources, elle s’explique: Tout n’est pas forcément bon à utiliser:

 

Pour étudier, nous devons nous tourner vers d’autres ressources, comme, par exemple les journaux tenus par les explorateurs. Pourtant de nombreux facteurs compliquent cette entreprise. Le premier problème à résoudre consiste à localiser le passage intéressant, au milieu d’un journal tenu au jour le jour et bien rarement indexé. Il est ainsi possible de glaner de nombreuses mais brèves informations ou illustrations sur le sujet concerné.

 

Un challenge encore plus complexe, est: Comment déterminer la véracité des faits et la fidélité des illustrations? Les erreurs pouvant apparaître à de nombreux niveaux:

 

Le langage représente le premier problème. Peu d’explorateurs apprenaient les langues du pacifique, et les interprètes embarquées étaient rarement compétents.

 

Les observations humaines sont obligatoirement déviées par leurs propres normes culturelles. Ce n’est qu’après avoir passé des années dans une culture différente qu’il devient possible de bien comprendre les faits et d’éviter de déformer la réalité.

 

La fidélité de représentation est bien évidemment limitée par la qualité artistique du réalisateur des dessins.

Aussi bien les auteurs que les illustrateurs se sentaient libres d’embellir à leur manière leur travail. D’autres libertés ont été prises par les éditeurs qui dupliquaient les illustrations.

 

Des illustrations ont été réalisées après observation, de mémoire, ou encore avec des esquisses de faible qualité. Parfois ils étaient même recopiés de travaux de précédents explorateurs.

 

En dépit de toutes les complications ci-dessus mentionnées, il reste possible d’identifier les caractéristiques des motifs de tatouages de bien des îles du Pacifique.

 

Enfin, un dernier exemple représente le cas de Hermann Melville qui passa quelques années de sa vie dans les îles Marquises, et pris des notes intéressantes sur l’art du tatouage. Pourtant dans le même temps, il écrivait Moby Dick et d’autres fictions, indiquant ainsi que sa première attention était de créer des textes qui plaisent à ses lecteurs. Dans le même temps, pour le troisième voyage de Cook, John Weber, l’artiste du bord, était formé au dessin de faune et de flore destinés à l’usage scientifique. C’est ainsi que nous donnons facilement confiance en ses illustrations.

Ethnologie - Partie 2