Apres 25 ans de tatouage, bernard lompre se dédie a la peinture d'art

Erik Lompré dessine votre futur tatouage

Dessin psychographique

Rencontre avec Manault

La Dépêche Dimanche – 1995

La Dépêche Dimanche – 1995

Originaire de Dole dans le Jura, Manault est chauffeur routier, en vacances en Polynésie, il s’est fait tatouer un lézard sur la cheville, mais un lézard avec une tête de tiki gravée su le dos.

Manault semble un personnage complexe.

 

La Dépêche Dimanche : Pourquoi un tatou ?

 

Manault : il y a très longtemps que je voulais un tatou, mais je n’ai jamais trouvé l’opportunité de le faire en France car je voulais quelque chose de bien précis et je n’ai trouvé personne qui m’en fasse le dessin.
C’est aussi pour une question de mode, dans mon métier, tous les chauffeurs ont un tatouage et j’en voulais un aussi.

 

La Dépêche Dimanche : Vous vouliez quelque chose de bien précis ?

 

Manault : Je voulais un clown qui pleure et qui jongle avec deux boules l’une qui représente le Yin Yang et l’autre qui porte le signe de peace and love. Cela représente ma part de folie, qui est capable du meilleur comme du pire.

 

La Dépêche Dimanche : Vous avez reçu un tatou en forme de lézard, ce n’est pas du tout un clown ça !

Manault : Je voulais absolument un motif polynésien pour marquer mon passage et ce lézard lui-même, tatoué d’une tête de tiki, est suffisamment délirant pour exprimer la même chose. Et puis quand j’ai vu le dessin du lézard dans le catalogue, j’ai tout de suite su que c’était lui qu’il me fallait mais j’ai voulu aussi le modifier pour qu’il me soit absolument personnel.
Je ne supporterai pas d’avoir un tatou stéréotypé.

 

La Dépêche Dimanche : Quels sentiments avez vous ressentis au cours de la séance de tatouage ?

 

Manault : J’ai eu mal, très mal, pendant toute la séance, j’ai eu peur aussi, je me demandais si ce tatou allait être bien réussi, s’il allait bien m’aller si il allait être de la bonne dimension. Ce n’est pas évident à décrire comme sensation, c’est electrique, ça rentre tout droit jusqu’au cerveau.

 

La Dépêche Dimanche : Cette expérience a semblé éprouvante, est-ce votre dernier tatou ?

 

Manault : Mais non, bien au contraire, je pense déjà au prochain, et puis cette douleur se grave dans ma mémoire autant que l’encre se grave dans ma peau.

 

La Dépêche Dimanche : Mais vous n’aurez pas toujours un studio au bord du lagon pour vos prochains tatous ?

 

Manault : Il n’y a pas que les paysages physiques qui m’attirent, si mon prochain tatouage se fait dans un studio occidental, je trouverai bien quelque chose pour le transformer.
Pas l’alcool bien sûr, car ce n’est pas bon pour les tatouages, mais d’autres substances, ça peut être vraiment délirant.

 

La Dépêche Dimanche : De quelles substances parlez-vous ?

 

Manault : Ca pourrait être du cannabis mais il y a beaucoup d’autres possibilités, mais ne posez plus de questions sur ce sujet, c’est beaucoup trop personnel.

 

La Dépêche Dimanche : Quelle est pour vous la signification de ce lézard ?

 

Manault : Tout d’abord il est comme le lieu où je l’ai reçu, Moorea ça veut dire lézard jaune et cela a compté dans mon choix.
Mais bien plus que le moif c’est sa position qui compte, regardez comment il monte sur ma cheville, il est comme moi, c’est l’ascension, il monte, il apprend des choses.
Dans la vie il faut toujours découvrir, voyager, aller voir plus loin, aussi bien dans les loisirs que dans le travail, c’est comme ça que je suis ici, et c’est comme ça que mon lézard grimpe sur ma cheville.

 

Bernard Lompré

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